Au-delà de la confirmation officielle d’une première fracturation hydraulique d’un puits de gaz de schiste torché le 27 décembre dernier dans le bassin de l’Ahnet, les jeunes d’In Salah venus mardi soir confirmer de visu leurs appréhensions concernant la livraison de produits chimiques hautement toxiques en provenance d’Aqebli, dans la wilaya d’Adrar, ont mis à nu des failles sécuritaires visibles à l’œil nu.
Impatients, salués par les uns, décriés par les autres, rappelés à
l’ordre pour la pacifisme de leur mouvement, ces derniers n’ont pas eu
besoin d’attendre la confirmation d’une migration quelconque de produits
chimique dans la nappe phréatique ni vérification de l’étanchéité de la
cimentation et des blocs d’inox pour voir l’ampleur de la catastrophe
écologique qui se déroule en ce moment même à Dar Lahmar.
Un site qui porte bien son nom décidément puisque le dos de l’âne d’In
Salah va supporter une expérimentation polluante bien visible sur les
photos et les vidéos postées par le « comité » officieux de suivi de la
fracturation en mission mardi soir. Ils sont restés des heures durant à
observer les opérations en cours.
Les jeunes ont pris des vidéos et des photos du puit, interrogeant les
foreurs de l’ENTP qui leur ont déclaré « n’avoir reçu aucun ordre de
cesser les travaux de forage au niveau du champs ». En fait, ces jeunes
se sont présentés sans aucune protection sur un site ou de grandes
quantités d’intrants chimiques rentrant dans le processus de la
fracturation hydraulique étaient exposées à l’air libre.
Des photos très rapprochées ainsi que des vidéos permettent de
constater la nocivité étiquetée sur les emballages notamment la mention
« Danger de mort » sur un fond rouge et noir pour attirer l’attention.
La membrane en polymère utilisée pur garantir l’étanchéité du sol et
recevant les eaux utilisées dans le procédé de fracturation présente
visiblement des fissures à divers endroits.
L’évaporation se faisant doucement en période hivernale, les
déversements sont filmés sur un long canal creusé à même la terre, un
bourbier sous la forme de khandag, ou tous les excédants de boue et de
produits chimiques sont évacués et resteront là jusqu'à évaporation et
absorption totale par le sol rouge argile entourant le puit AHT 214.
La terre est argileuse dans cette région du sud ou la proximité de
l’eau joue en faveur d’une écotoxicité rapide et quasi directe notamment
le Chlorure de calcium mentionné sur les emballages et les bidons
filmés hier et qui est reconnu peut être dangereux si on lui permet
d'atteindre les prises d'eau potable. Les consignes de sécurité mettent
en garde contre la contamination des eaux domestiques et d'irrigation,
les lacs, les étangs, les ruisseaux et les rivières.
La catastrophe écologique a déjà eu lieu. Après la catastrophe de la
faille de Krechba ou une faille souterraine a permis la migration du Co2
séquestré par Sonatrach, la population d’In Salah, réservoir d’eaux
souterraines du complexe terminal et du continental intercalaire,
rappelons-le, est entrain de vivre en live une protestation écologique
inédite depuis 5 semaine au moment ou les failles du système de
protection de l’environnement sont dument constatées.
Toutes les informations sur la protestation anti-gaz de schiste à In
Salah sont publiques. In Salah Sun and Power est le site Internet et la
page Facebook lancée il y a deux ans par les membres de l’association
Sahms In Salah. Elle comporte toutes les photos, vidéos, informations et
commentaires, une sorte de plate-forme de discussion des habitants d’In
Salah.
Source : El Watan : 05-02-2015
Source : El Watan : 05-02-2015
Gaz de Schiste - In Salah : La catastrophe écologique a déjà eu lieu
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22:19:00
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